LAREM devient Renaissance, et la France dans tout ça ?

3 semaines après la réélection de Macron, C'est donc Elisabeth Borne qui succède à Jean Castex. Mais depuis 3 semaines, en dehors des spéculations sur la composition du Gouvernement qui dictera notre quotidien et décidera de notre avenir pour au moins les cinq années à venir, qu'a montré Macron pour donner l'impulsion de son second mandat ? Ce qui apparait clairement, que l'on soit "pro" ou "anti" Macron, c'est la place de la France dans le Monde : secondaire, annexe, noyée dans l'Union Européenne. Macron rêve de grandeur pour le Vieux Continent, et pilote une France qui doit rester sagement dans le rang, suivre le mouvement en silence, faire ce qu'on lui demande sans chercher à comprendre pourquoi. 

Le 1er symbole voulu par Macron réélu fut donc de marquer sa victoire en faisant retentir l'hymne européen sur le sol de France. Au lendemain de sa ré-investiture, son 1er déplacement officiel a été pour l'Allemagne. Comme en 2017. Il affirme ne pas avoir été réélu sur un bilan, mais sur un programme (sic). Pour faire barrage à Marine Le Pen ? Même pas : un Président "nouveau", réélu pour un programme. Point final, avec l'indiscutable, l'inéluctable légitimité supposée que cela sous-entend, de fait. 

Et c'est dramatique, c'est précisément cela qui est dramatique : Macron est réélu, démocratiquement, pour appliquer un programme que les français ont cautionné. Voilà la version officielle, ce qui sera le préambule incontournable à toute discussion éventuelle sur la pertinence de sa politique à venir. 

RENAISSANCE

Alors, quel est le programme ? Un programme pour la France ? Un programme pour la France DANS l'Union Européenne, ou plus simplement un programme résolument européiste ? Pour faire durer la magie (l'illusion ?) des urnes dans l'optique des législatives de juin et donner corps à un semblant de parti politique qui incarnera cette campagne électorale, on ne parle plus de LAREM : le bureau d'études Jupitérien nous sort un machin européiste présent dans les cartons macronistes depuis 2019 : RENAISSANCE. 

Est-ce juste un dépoussiérage de LAREM ? Assistons-nous à un lifting nominal et visuel proposé par un cabinet de conseil quelconque ? Est-ce réellement une nouveauté idéologique et politique ? 

Renaissance, c'est le nom porté par la Macronie lors des européennes de 2019, et incarné par Nathalie Loiseau. "En Marche pour l'Europe" était leur slogan, et leur élément de langage phare : "Avec Emmanuel Macron, reprenons en main le destin de l'Europe."

Nous avons vu à l'œuvre l'Europe de la Santé, avec des Pays Membres qui se volent entre eux des cargaisons de masques sur les tarmacs, incapables de coordonner une politique sanitaire et scientifique commune sans acheter les premiers produits présentés comme des vaccins venant de l'industrie pharmaceutique la plus critiquable et douteuse qui soit, américaine de surcroit. Une Europe de la Santé dépendante de la Chine pour ses gants, ses blouses, ses médicaments, pour tout l'indispensable au quotidien des soignants et de leurs patients. Une Europe de la Santé dans laquelle la France à travers son réputé meilleur système de santé de la Planète, n'a fait qu'afficher ses lacunes, son appauvrissement factuel, la désorganisation opérationnelle de ses autorités compétentes, la faillite flagrante de la politique de rigueur économique imposée par Bruxelles et appliquée avec soin par Macron, faisant refuser par sa majorité des crédits pour lutter contre les cancers pédiatriques et, malgré la promesse officielle qu'il n'y aurait pas d'économies sur le dos de l'Hôpital durant son mandat (le précédent), annonçant quinze jours plus tard un coup de rabot d'un milliard d'euros. Nous avons vu l'Europe de la Santé, n'être rien d'autre qu'un slogan creux cachant en réalité une Centrale d'achat exclusivement tournée vers les USA et la Chine. 

Nous avons vu à l'œuvre l'Europe de la Défense, et la fameuse solidarité européenne, dans laquelle l'industrie militaire française devrait être être florissante, mise en avant, valorisée, mais dont, dans les faits, certains pays membres dont l'Allemagne pour n'en citer qu'un, préfèrent acheter leurs avions de chasses aux USA plutôt que de se tourner vers son voisin le plus proche et le plus compètent en la matière ; nous. Nous avons vu une Europe "géostratégique" dans laquelle la France, pourtant présentée comme étant de facto plus forte face aux Grandes Puissances économiques que sont, encore et toujours, les USA et la Chine, s'est fait "piquer" un contrat mirobolant pour vendre des sous-marins militaires à l'Australie par des Anglais pourtant fraichement sortis de l'Union Européenne, et donc "isolés", et dont on avait prédit l'effondrement économique et industriel face au reste du Monde. 

Alors, quelle est la plus value pour la France de la "Renaissance" Macroniste ? En quoi s'en remettre pour tout à l'Union Européenne va nous rendre plus forts, plus compétitifs, mieux préparés, plus unis même, alors que tous les faits nous démontrent scrupuleusement le contraire ? En quoi la Vision d'Emmanuelle Macron est-elle une chance pour la France ?

Macron souhaite une Communauté Politique Européenne, c'est à dire une sorte de Fédération des Etats Unis d'Europe, comme sur le modèle américain. Rien d'étonnant au regard de l'importance des USA dans la conception européenne historique telle que nous la connaissons aujourd'hui, et comme l'expliquait factuellement François Asselineau dans deux de ses conférences sourcées : 

- Qui gouverne la France et l'Europe? - Version Intégrale - François ASSELINEAU - YouTube

- L'influence américaine dans les organisations internationales - Conférence de François Asselineau - YouTube

Une politique européenne globale, c'est très clairement l'abolition de ce qui demeure de souveraineté à chaque état membre. Un gouvernement dit "fédéral", prendrait seul les décisions officielles de toutes les nations assujetties à cette énième Haute Autorité politisée, dans tous les aspects du quotidien : l'économique, le social, la santé, la fiscalité, la sécurité, et les politiques dites de défenses, comprenez toutes les décisions stratégiques militaires, servant à défendre les intérêts de la France dans le Monde et sur son propre sol, ou ses actions belliqueuses, cela dans l'optique où la France en tant que telle aurait encore des intérêts à défendre quelque part, bien entendu. 

Pour bien comprendre de quoi nous parlons, et avoir la pleine conscience de ce que nous avons à perdre, la souveraineté de la France, c'est sa capacité légitime à décider seule, en fonction de ses propres intérêts géostratégiques, économiques, sociaux et sanitaires, ce qui est le mieux pour sa population : nous. Et décider seuls de ce qui est le mieux pour nous ne fera jamais de la France une nation isolée et affaiblie, la preuve en est l'Angleterre, la preuve en est notre rayonnement inéluctablement décroissant au sein de l'Union Européenne.

La France est enchainée politiquement par son allégeance à l'Union Européenne, et militairement par sa contribution à marche forcée au sein de l'OTAN. 

Nous sommes une Nation soumise et déclinante, dont la notion de souveraineté n'existe pratiquement déjà plus que dans les statuts de notre République. 

Le second mandat de Macron, c'est celui-là : la dissolution finale de l'Autorité de la France dans un monolithe européen aux pieds d'argile, et dont l'unique finalité est de servir les intérêts américains. Cette construction européenne est un mythe, un mensonge, et nous allons nous faire plumer. Il ne s'agit pas d'un décret ou d'une loi réversible à peu de frais, c'est infiniment plus grave, conséquent, et dans une large mesure, irréversible. 

La renaissance de la vision européiste de Macron, c'est la mort de la France. Nous l'écrivions plus haut : Macron est réélu, démocratiquement, pour appliquer un programme que les français ont cautionné. Cet argument fallacieux sera une fin de non-recevoir.